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La musique comme vie sociale en cette période de Noël [1] – L’éducation musicale maintenant


Tu ferais mieux d’essayer le numéro soixante-dix-huit avant de commencer, je suppose ? dit William en montrant un tas de vieux livres de chants de Noël sur une table d’appoint. [2]

Under the Greenwood Tree de Thomas Hardy, comme une grande partie de ses écrits, contient des références à la création musicale. L’intérêt de Hardy pour les conditions sociales de ses personnages va de pair avec son intérêt pour les conditions sociales de leur création musicale.

Pour Hardy, la musique est une pratique sociale. Les significations musicales et les connaissances musicales sont faites ici et maintenant ensemble et liées aux significations faites à travers les relations des participants. Et tout cela en rapport avec leur place dans l’ordre social.

Dans le cas de Under the Greenwood Tree, il y a l’histoire de la chorale Melstock, un groupe de musiciens locaux jouant et chantant dans la galerie ouest de l’église de leur village. Leur musique est réduite au silence par l’installation de l’orgue et d’un organiste bien formé. La médiocrité imaginaire des habitants est remplacée par les sons imaginaires plus raffinés et civilisateurs de l’orgue et du jeu de l’organiste.

Les habitants musicalement privés de leurs droits habitant le Wessex rural de Hardy en étaient venus à apprécier les mots de Michael Gove:

… une appréciation partagée des repères culturels, un fonds commun de connaissances dans lequel tous peuvent puiser et échanger, dans une société où nous nous comprenons tous mieux‘. . . [3]

Eh bien, bien sûr, je suis un peu ironique, car Michael Gove ne faisait pas référence aux traditions locales telles que celles des musiciens de Hardy et à leurs coutumes communes, mais à la proposition selon laquelle :

… il y a une telle chose comme le meilleur. Richard Wagner est un artiste d’un génie sublime et son travail est incomparablement plus gratifiant – intellectuellement, sensuellement et émotionnellement – que, disons, les Arctic Monkeys.. [4]

Ou dirons-nous, pas les Arctic Monkeys mais les chanteurs de la périphérie ouest de Sheffield dont le chant en cette période de Noël établit des liens avec ce répertoire presque perdu de l’enfance de Hardy et maintenant perdu pour le canon de Noël. [5]

Le monde de Wagner et celui des musiciens locaux de Hardy ainsi que les chants de Noël dans le nord-est du Derbyshire présentent deux conceptions totalement différentes de ce qu’est la musique, à quoi elle sert, en quoi elle est éducative ; ce qu’est la culture et à quoi elle sert.

Alors qu’il y a la connaissance des puissants [6] illustré dans les édits des politiciens et des administrateurs culturels, ce sont peut-être les chanteurs du Sportsman Inn ce Noël qui seront en contact avec incomparablement plus connaissance de la musique comme pratique humaine et peut-être, juste peut-être, de l’humanité aussi.

Le numéro soixante-dix-huit était toujours un teaser – toujours. Je peux me soucier de lui depuis que je grandissais comme un garçon dur. Mais c’est un bon morceau, et ça vaut le coup de s’entraîner. [7]

Je vous souhaite un très joyeux Noël !

Remarques:

[1] Première publication Noël 2014.

Les lecteurs trouveront un certain nombre de blogs précédents traitant de l’idée de culture. Ce blog se connecte bien avec “Comment la culture compte pour l’éducation musicale” https://wordpress.com/post/jfin107.wordpress.com/1038

Ce titre est redevable à la musique comme vie sociale de Thomas Turino dans laquelle la catégorie Performance présentationnelle s’oppose à Performance participative. Pour en savoir plus sur les façons de penser l’interprétation musicale dans l’enseignement de la musique, voir Exploring Performing, Elizabeth MacGregor dans A Practical Guide to Teaching Music in the Secondary School, eds. Carolyn Cooke et Chris Philpott, Routledge, 2022.

[2] Under the Greenwood Tree par Thomas Hardy, Londres, MacMillan, 1964 page 24.

[3] Gove, M. (2011) La nécessité de réformer le système éducatif. Discours prononcé à l’Université de Cambridge, le 24 novembre.

[4] Idem.

[5] « Les pubs conservent les chants de Noël dépoussiérés par les Victoriens. Guardian, lundi 15 décembre 2014 page 5.

Voir http://www.localcarols.org.uk/sings.php pour le programme de chant de cette année.

[6] Michael Young oppose ‘La connaissance des puissants’ à ‘la connaissance puissante’. Voir http://www.fpce.up.pt/ciie/revistaesc/ESC32/ESC32_Arquivo.pdf Je me suis simplement approprié l’expression « connaissance puissante » ici et n’implique pas nécessairement quoi que ce soit de la thèse de Young, aussi intéressante soit-elle.

[7] Je concède que je suis en quelque sorte un romantique. Le philosophe Michel Foucault note que la nostalgie peut être une riche source de critique si les lecteurs pensent que je me laisse aller.